Féminisme

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Sur Youtube, une grosse proportion des vidéos sont présentées par des hommes. Ce biais se retrouve dans Tournesol, où la plupart des vidéos qui y ont été recommandées sont enregistrées par des Youtubeurs hommes.

Aujourd'hui, je veux partager quelques vidéos qui sont très bien recommandées sur cette plateforme, et qui ont été présentées par des Femmes, afin de leur donner la visibilité qu'elles méritent.

Ces vidéos ont toutes des scores de plus de 50🌻, ce qui est un très très bon score (recommandé fortement par plus de 100 personnes différentes)

Voici donc les ~~10~~ 11 vidéos les plus recommandées aujourd'hui sur Tournesol, qui ont comme présentatrice principale, une Femme.

Si vous ne les avez pas déjà vues, donnez leur une chance ! Les Femmes ont le droit d'être dans le haut du classement

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Une syndicaliste CFDT démise de ses fonctions après avoir signalé des comportements sexistes

Une représentante syndicale à la mairie d’Orléans a déposé plainte le 22 mars contre deux camarades pour « harcèlement moral » et « outrage sexiste et sexuel ». Après des signalements, elle et un collègue avaient été exclus de leur section. Interrogée par Mediapart, la confédération vient de lancer une enquête.

Sophie Boutboul,11 avril 2024 à 12h10

Quand le 8 mars, Karen a vu apparaître sur l’intranet commun de sa section CFDT un tract pour une « mobilisation contre les violences envers les femmes », elle est restée bouche bée : « Je l’ai vécu comme un pied de nez, comme si ce que je dénonçais n’existait pas. »

Quelques mois plus tôt, en juin 2023, cette travailleuse sociale de 44 ans accepte un poste de permanente syndicale CFDT à la mairie d’Orléans. Très vite, elle note une ambiance qui lui déplaît, sans réussir à mettre de mots dessus ; depuis, la syndicaliste les a trouvés.

Le 22 mars, elle a porté plainte pour « outrage sexiste et sexuel par une personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction », « propos à connotation sexuelle » et « harcèlement moral ». Elle vise deux dirigeants locaux de son syndicat : un membre permanent du bureau, Olivier, et le cosecrétaire de la section CFDT métropole, Benoît.

Entre-temps, elle a été démise de ses fonctions syndicales, le 20 février, tout comme un autre militant avec qui elle travaille souvent sur des dossiers communs, Serge. Un « choc », confie-t-elle. Durant les semaines précédentes, les deux militant·es avaient multiplié les signalements contre les comportements qu’ils jugent sexistes, « inadaptés et déplacés » des deux responsables locaux.

Plusieurs mails et des « fiches de signalement » standardisées ont été envoyés à la section CFDT et à la fédération, ainsi qu’à l’étage départemental de la CFDT « Interco », qui fédère les agent·es des collectivités locales. Les signalements ont aussi été transmis à la mairie d’Orléans.

Le 4 avril, Serge a lui aussi déposé plainte pour « harcèlement moral ». « De mon expérience professionnelle, celle-ci est la pire, je n’ai jamais été aussi maltraité, humilié, rabaissé », a-t-il indiqué dans son signalement.

Avant que Mediapart interroge la CFDT, la confédération n’avait pas été mise au courant de l’affaire. Béatrice Lestic, secrétaire nationale du syndicat et membre du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, nous indique que la situation ne lui paraît « pas normale ». « Il n’est pas question que deux personnes qui se plaignent soient exclues de la CFDT », tance-t-elle.

La charte de la CFDT contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) préconise en effet de prendre le temps d’une « enquête interne contradictoire ». « Au minimum, on suspend tout le monde, et voire même plutôt les [militants] mis en cause que les plaignantes, détaille la responsable nationale*. Des sanctions sont prises uniquement à l’issue d’une enquête. »*

C’est donc seulement le 5 avril, après les demandes d’entretien de Mediapart, que le secrétariat départemental de la CFDT, en lien avec la confédération, a annoncé à Karen qu’une « expertise interne » était lancée. Le temps de l’enquête, elle est suspendue, tout comme son camarade Serge et les deux responsables syndicaux mis en cause.

Béatrice Lestic précise qu’il est possible que la décision d’éviction de Karen et de Serge soit « annulée », en fonction des résultats de l’enquête et des auditions, qui prendront environ « un mois et demi ».

Accusations de comportements sexistes

Dans la plainte de Karen et les signalements qu’elle et Serge ont effectués se devine une atmosphère pesante, qu’ils imputent à Olivier et Benoît. Ce membre permanent et ce responsable syndical semblent avoir pris en grippe le duo. Karen a détaillé par écrit, dans sa plainte ou dans ses divers signalements, plusieurs des épisodes sexistes qu’elle dit avoir subis. 

Un jour, alors qu’elle mangeait un sandwich un midi dans leur bureau partagé, le cosecrétaire de la section l’aurait imitée « tout en faisant mine de caresser quelque chose sur la longueur », et aurait gémi tout en lui déclarant : « Karen, ne mange pas ton sandwich comme ça… On est collègues. »

Une autre fois, alors qu’elle était au téléphone avec Serge, ce même syndicaliste aurait placé à hauteur de son visage « la zone de ses parties génitales » en lui lançant : « Là, regarde, je me gratte la couille gauche. » À l’autre bout du fil, Serge a entendu ces mots, qu’il a retracés dans un signalement.

Interrogé par Mediapart sur ces accusations, le coresponsable Benoît assure n’avoir « jamais eu ce type de propos » ni « ce type de geste ». Il dit espérer pouvoir bénéficier de la présomption d’innocence et se tenir « à disposition en cas d’enquête judiciaire et pour l’enquête interne au syndicat ».

Karen indique aussi, sur procès-verbal et dans un mail d’alerte, qu’un autre permanent syndical, Olivier, a pris une photo d’elle à son insu, alors qu’elle était « penchée » et de dos en train de passer l’aspirateur. Quand elle lui a demandé de lui montrer le cliché, le responsable Benoît se serait interposé et lui aurait répondu que c’était une photo de sa « calvitie » à lui et non pas « de ses fesses » à elle.

Contacté, Olivier assure n’avoir « jamais pris de photo » de Karen. Il réfute également s’être vanté dans le local CFDT d’avoir eu des relations sexuelles avec une femme qu’il accompagnait dans le cadre de son mandat syndical ou d’avoir montré à des camarades une photo des fesses d’une agente accompagnée, comme l’ont relaté Karen et Serge. 

Pour chacun des faits, il assure ne les avoir « jamais » commis et précise que s’ils étaient constitués, il « comprendrai[t] » que cela puisse « choquer et heurter la sensibilité de collègues ». Lui aussi dit son souhait de voir « préservée la présomption d’innocence » et assure qu’il portera à la connaissance de la CFDT et de la justice si nécessaire « tous les éléments permettant à la vérité d’être faite »

Violences conjugales

Karen a encore été abasourdie quand le coresponsable Benoît lui a parlé d’une rumeur de relation extraconjugale entre elle et Serge. Dans sa plainte, elle explique : « Il m’a informée que j’étais la risée de toute la mairie, il m’a dit clairement que quelqu’un pourrait très bien appeler mon conjoint. » Une « menace implicite », selon elle. « J’ai voulu les en informer avec une volonté de bienveillance », corrige le responsable syndical.

Karen raconte à Mediapart qu’en janvier, alarmée par le comportement d’Olivier, elle avait informé des militant·es CFDT qu’il fallait « alerter l’administration ». « J’ai dit que son rapport aux femmes était compliqué », précise-t-elle. Quelques jours plus tard, le 18 janvier, Olivier l’aurait alors interpellée violemment lors d’une réunion. L’homme affirme n’avoir « jamais hurlé » mais confirme avoir « fait part à [Karen] qu’elle colportait des rumeurs […] » et qu’il souhaitait « que cela puisse cesser ».

D’autres « rumeurs » circulent autour d’Olivier depuis plusieurs mois, concernant en particulier des faits, restés imprécis, de violences conjugales. Et il s’agit plus que de cela. Le parquet d’Orléans a confirmé à Mediapart qu’en mars 2022, Olivier a fait l’objet d’une condamnation de six mois de prison avec sursis pour violences conjugales. La condamnation est définitive.

« Je suis en règle avec la justice et avec mes obligations de fonctionnaire auprès de mon administration », estime le responsable. Il précise que « la section avait vérifié auprès du syndicat départemental la validité de [sa] candidature sur les listes CFDT aux élections professionnelles de décembre 2022 ».

Aux yeux de son camarade et responsable Benoît, la situation d’Olivier est « d’ordre personnel ». Il précise : « Dans le cadre de nos mandats syndicaux, un cadre professionnel, nous ne sommes pas amenés à suivre des agents pour des violences intrafamiliales. »

La secrétaire nationale de la CFDT, Béatrice Lestic, est plus sévère, puisqu’elle affirme à Mediapart qu’au nom du « devoir d’exemplarité », une condamnation « n’est pas compatible avec un mandat CFDT ».

« Divergences politiques »

Les alertes émises à l’oral et à l’écrit par Karen et Serge semblent les avoir isolés au sein de la section syndicale. Selon la militante, en janvier déjà, un des responsables syndicaux lui avait fait grief de former « un binôme malsain » avec Serge, lui reprochant de ne pas vouloir travailler avec Olivier. Dans sa plainte, Karen précise avoir « simplement demandé » une intervention à la suite de ses « comportements inadaptés », puisqu’elle souhaitait « travailler dans des conditions sereines ».

Mais la situation débouchera bel et bien sur une réunion exceptionnelle du bureau syndical, le 20 février. Décision est prise de les démettre de leurs mandats à la CFDT, « au regard de divergences politiques irréconciliables et de comportements inacceptables ».

« Selon moi, le bureau a décidé de mettre fin à leur délégation syndicale pour des manquements professionnels graves », indique Benoît. Karen reste interloquée : « Je ne parle jamais de politique, et s’ils appellent “divergence politique” le fait de demander le respect les femmes, alors oui, nous en avons... »

Fin mars, on annonce à Karen et Serge que la section syndicale a décidé de surcroît de leur retirer leur carte du syndicat. Décision incompréhensible pour Karen. « Ce qui m’inquiète le plus, c’est qu’une femme en difficulté dans la collectivité aille consulter un de ses représentants syndicaux, alors qu’eux-mêmes n’ont pas eu de comportements adaptés », déplore-t-elle. Au cours de son récit, elle laisse échapper quelques pleurs : « Le plus violent est de voir que ma parole n’a eu aucun poids, je me dis que je n’aurais rien dû dire. Je me suis sentie discréditée. »

Même sans mandat CFDT, Karen a continué de siéger dans certaines instances du personnel à la mairie, jusqu’à sa suspension à l’initiative de la confédération, la première semaine d’avril. Croiser ses ex-camarades était devenu une crainte « pesante ». « À la mairie, certains m’avaient conseillé de me mettre en arrêt. Mais ce n’est pas à moi de partir, comme si j’étais la fautive : j’aime mon travail et des agents ont besoin d’aide », clame-t-elle.

Une autre membre de la section, Léa, adhérente à la CFDT depuis 1998, est toujours sous le choc de l’éviction de ses camarades en février : « Ça me fait mal au cœur, j’ai fait le choix d’adhérer à une organisation syndicale dans laquelle on parle d’égalité, de respect... Je n’ai pas envie d’être associée à des gens qui en excluent d’autres pour avoir dénoncé des agissements sexistes. »

La secrétaire générale de la section départementale CFDT Interco s’est entretenue à plusieurs reprises avec Karen et Serge, durant notamment au moins une rencontre en face à face. Devant l’ampleur des faits violents dénoncés, elle n’a pas pris parti, se contentant de proposer une médiation aux deux parties. Médiation qui aurait été refusée par le cosecrétaire syndical Benoît, selon le récit de Karen. « Je laisse faire les responsables à la manœuvre, déclare aujourd’hui la secrétaire départementale*. J’espère que la procédure va permettre de faire ressortir la vérité. »*

De son côté, la mairie d’Orléans n’a pas souhaité s’exprimer sur la teneur des nombreux signalements qu’elle a reçus, indiquant seulement : « La procédure en cours ne nous permet pas de nous exprimer. »

Les militants mis en cause attaquent aussi

Les tensions ne s’arrêtent pas là. Le 9 février, Olivier et Benoît ont à leur tour rempli une fiche de signalement, visant Serge et Karen pour « acte de violence » et « harcèlement moral ». Les deux hommes dénoncent notamment des « propos violents et agressifs » de Serge, proférés « au quotidien envers ses collègues », comme « Je vais les défoncer », et un « Va chier » à l’égard de Benoît.

Ils agrègent également des comportements ayant eu lieu dans un cadre non syndical comme « une menace de “venir avec une arme” pour négocier avec l’administration ».

Si Serge reconnaît le « Va chier » – « Face à la bêtise, on peut perdre son calme... », commente-t-il auprès de Mediapart –, il réfute tout le reste*. « Et puis quoi encore ? Venir avec une arme ? Ils savent  juste que je collectionne des armes de catégorie D* [d’acquisition et en détention libres – ndlr] car j’en parle librement. Et si j’étais quelqu’un de si dangereux, pourquoi m’ont-ils laissé travailler auprès de Karen sans inquiétude pour elle ? », s’interroge-t-il.

Le signalement des deux militants vise aussi Karen. Ils y évoquent des « propos diffamatoires à l’encontre d’[Olivier] sur sa vie personnelle » et lui reprochent d’« encourager le comportement agressif et violent de Serge ». Les deux hommes concluent qu’ils ont « de fortes inquiétudes » pour leur sécurité au travail et à leur domicile.

De son côté, Karen a détaillé dans sa plainte la « dégradation » de son état de santé face à la situation qu’elle dit avoir subie. « Je ne dors plus que trois, quatre heures par nuit, je ne mange presque plus. » Elle témoigne aussi de « crises d’angoisse » la nuit : « Je panique, je suis insécurisée par la situation... […] Je me dis que c’est un cauchemar, que ça va s’arrêter. »

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A l’initiative de Nat_Ali et Joul, FURAX, c’est l’envie de faire bouger les choses à notre niveau : par le streaming et les communautés en ligne.

FURAX, c’est une célébration des combats et la manifestation d’une détermination sans faille pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes, et le harcèlement en ligne. C’est un espace pour soutenir, éduquer, soigner, et célébrer.

FURAX, c’est un événement caritatif qui assume une position politique sur Twitch. Un événement où les invité·es sont aligné·es avec cette position et viennent en tant qu’acteur·ices ou allié·es de ces combats; le tout dans un cadre safe, inclusif, et positif qui ose dire les choses !

FURAX, c’est nouvellement une association Loi 1901, investie dans la lutte contre les violences basées sur le genre et envers les personnes marginalisées, au delà de l’événement caritatif annuel.

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Par exemple, moi, je viens d’un milieu ouvrier, d’une famille immigrée et quand je suis arrivée à l’université, j’ai bénéficié d’une certaine reconnaissance dans mon entourage et auprès des collègues. Seulement, quand j’ai fait mon coming-out trans, ça a été la douche froide. C’est comme si tout ce que j’avais acquis ou fait ne comptait plus et qu’il fallait que je recommence à zéro. C’est un peu comme si d’un seul coup, les gens doutaient de mes capacités intellectuelles. Annoncer que l’on est une personne trans, c’est une sorte de déclassement. Pour les gens, être trans, c’est plus important que de tout le reste. J’ai le sentiment que malgré tout, on reste des curiosités, dans les médias comme ailleurs.

A l’occasion de la journée internationale de visibilité trans, l’AJL a rencontré Karine Espineira, chercheuse et autrice de plusieurs essais dont le dernier, “Transidentités et transitudes”, avec Maud-Yeuse Thomas, doit être réédité en poche dans les prochains mois. Un an après notre étude sur le traitement médiatique des transidentités, dans laquelle elle analysait la montée des rhétoriques antitrans, elle revient aujourd’hui sur la place accordée aux personnes trans dans les rédactions françaises.

Extrait choisie

Apolline de Malherbe sur BFMTV, recevait Jacqueline Eustache-Brinio [la sénatrice à l’origine du rapport LR sur les mineur·es trans], on voyait qu’elle n’adhérait pas aux thèses de la sénatrice, qu’elle souhaitait l’amener à en dire davantage sur les “transactivistes infiltrés”, mais elle n’avait pas toutes les cartes en main. Elle n’a pas pu argumenter quand Jacqueline Eustache-Brinio a dit que la Haute autorité de santé est infiltrée par “les transactivistes”. Ce qui est factuellement faux. Il s’agit de professionnel·les de la santé, qui sont aussi, pour certaines, trans. Donc voilà, on est face à des rédactions qui parlent de “neutralité journalistique” mais participent de la désinformation malgré elles, à cause d’un manque de travail.

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extrait choisie.

« Ain’t I a woman ? »

Trans’ ou pas trans’, les femmes font toutes, d’une manière ou d’une autre, les frais de la domination masculine. Toutefois, l’oppression peut prendre différentes formes qui dépendent des caractéristiques et des trajectoires sociales de chacune. C’est ce que le Black Feminism et les études sur l’intersectionnalité s’attachent à démontrer depuis maintenant quarante ans. Critiques du modèle purement analogique (sexe = classe) introduit par les matérialistes, les théoriciennes de l’intersectionnalité se sont intéressées à l’intrication des rapports sociaux de sexe, de classe et de race. Elles ont montré que si toutes les femmes subissent la domination, l’expérience qui en est faite est qualitativement différente selon les appartenances sociales des personnes. Par exemple, une femme noire ne fait pas la même expérience de l’oppression qu’une femme blanche. L’inventrice du concept d’intersectionnalité, Kimberlé Crenshaw, prend l’exemple des violences conjugales afin d’illustrer cela : d’une part, les femmes noires sont moins écoutées par la police que les femmes blanches et, d’autre part, la sphère familiale recouvre pour elles une dimension qu’elle n’a pas pour les blanches car elle constitue un espace protégé du racisme de l’extérieur [9] [9]K. Crenshaw, « Cartographies des marges : intersectionnalité,… .

Les femmes forment un groupe hétérogène. L’expérience que fait une femme trans’ de la domination n’est pas la même que celle d’une femme cis’  (c’est-à-dire non trans’) et, comme le groupe des femmes cis’, le groupe des femmes trans’ est lui-même résolument pluriel. Dire, par exemple, que les MtFs s’habillent toutes de telle ou telle manière revient à nier la diversité sociale qui existe parmi elles. Comme c’est le cas de toutes les femmes, leur style vestimentaire dépend en grande partie de leur milieu d’origine, de leur statut social, de leurs modalités de racisation et de leur orientation sexuelle. Les approches intersectionnelles autorisent ainsi à penser la diversité interne de la population féminine. Elles donnent aussi des ressources éclairantes au sujet de la question qui est en fait au cœur du débat contemporain : les femmes trans’ sont-elles des femmes ? Cette question mérite de revenir sur la genèse du Black Feminism. Celui-ci s’est développé dans un contexte où les femmes noires se trouvaient exclues de mobilisations féministes, au sein desquelles elles n’étaient pas considérées comme étant véritablement des femmes. « Ain’t I a woman ?  », demandait alors la théoricienne et militante bell hooks  , en référence au célèbre discours de l’Africaine-Américaine Sojourner Truth, prononcé lors de la Convention des femmes d’Akron en mai 1951, devant une assemblée essentiellement composée de femmes blanches. Dans les mouvements féministes comme ailleurs, force est de constater que les politiques d’altérisation se suivent et se répètent.

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